La courge vendue comme un oeuf d’ânesse
Conte 35.a « L’Oeuf d’ânesse » (T 1319)
Version recueillie en juillet 1975 auprès de M. Raoul Pic par Jean-Noël Pelen, à Branoux-Les-Taillades ( Gard ).
Il y avait une troupe qui montait d’ici, de la plaine. Ils montaient chez eux avec leurs affaires. Ils portaient leurs outils, pardi ! Et c’était pas quelque chose d’ordinaire, hè ! Les scies, ceux qui les montaient les haches, portaient les haches qui pesaient peut-être cinq ou six kilos ! Enfin, en partant de chez eux, on leur avait donné une courge. Et on leur avait fait croire que c’était un oeuf d’ânesse. On leur avait dit :
– Ménagez là ! Tachez moyen de pas la casser, autrement !
Alors, ils marchaient, pardi. Quand ils ont eu… Ils avaient montée, une montée, une montagne, qu’ils ont été en haut, ils ont dit :
– Quand même… Quand même, c’est pénible… faudrait un peu se reposer!
Alors ils la portaient dans un sac… Ils mettent ce sac par là, par terre, et ils se reposent, ils babillent… Dans un moment, mal placé ou n’importe, ce sac s’affaisse et la courge ! Dans les montagnes vous savez ! Elle a roulé peut-être … peut-être un kilomètre avant d’arriver en bas ! (rires) ! Elle s’est réduite en morceaux pardi ! …
– Aaah, ces hommes ont dit … Regardez, il nous avait pas trompé l’homme voyez (rires) …
On voyait les morceaux qui giclaient de partout :
– Voyez les petits qui s’en vont (rires) … Quel dommage qu’elle se soit cassée ! (rires) …
Plusieurs versions de ce conte ont été recueillies par Jean-Noël Pelen auprès de conteuses et conteurs de Branoux-Les-Taillades ( Gard ) et du Collet-de-Dèze ( Lozère ). In, Le conte populaire en Cévennes, Jean-Noël Pelen, Ed.Payot & Rivages, Paris, 1994, p.261-269