La littérature orale en médiathèque et bibliothèque : pour faire vivre les contes au-delà des pages écrites, dans leur réalité de récits vivants
Depuis les années mille-neuf-cent-cinquante, le conte, que l’on croyait voué aux oubliettes, s’affiche comme une forme artistique, un objet d’éducation et de savoir contemporain. Au début de ce XXI° siècle les bibliothèques l’inscrivent de plus en plus souvent dans leurs fonds et leurs animations. Un public toujours nombreux et de plus en plus averti participe à ces activités. « Pourquoi le conte dans les bibliothèques et médiathèques aujourd’hui ? » a été la question centrale des réflexions autour du sujet.
Au cours de la seconde moitié du XX°siècle, le monde occidental a connu d’importantes mutations sociales. Corollairement, le conte populaire a radicalement changé de mode de diffusion. De répertoire à vocation locale transmis oralement par quelques personnes porteuses d’une tradition, le conte populaire a peu à peu infiltré les sphères de l’écrit. A la suite des travaux des collecteurs du XIX° qui ont consigné par écrit ce patrimoine oral, ce sont les diverses éditions successives d’études et de recueils de conte qui ont généré son inscription dans la composition des fonds de bibliothèque.
Mais ces ouvrages véhiculent une écriture spécifique, une oralité transcrite, qui peut s’avérer troublante pour ceux qui officient dans les institutions culturelles d’une société de tradition écrite. Dès lors, comment envisager, intégrer et défendre ce genre ?
En France comme dans beaucoup d’autres pays européens, des habitudes d’animation (les heures du conte, les festivals) donnent une nouvelle vie à ces paroles transcrites. Mais une ambiguïté, voire un paradoxe demeure : ces récits ne sont pas faits pour être lus ou joués. Leur substance narrative est plutôt au service d’une improvisation, d’une incorporation par un conteur.
Bref, le conte populaire de tradition orale tend à poser problème à l’ensemble de la chaîne du livre, et partant au sein des bibliothèques et des médiathèques. Malgré cela, on remarque que ce genre littéraire d’un autre mode suscite chez nombre de professionnels du livre une attirance, voire un engouement.
La littérature orale est une matière vivante d’une richesse infinie.
Le CMLO aborde ce trésor de l’humanité selon 4 champs d’expertise :
1 • Sa répartition en genres
Sans être étanches, ils ont des intentions, des orientations et des fonctions particulières que l’on retrouve à des niveaux différents dans différentes civilisations.
2 • Sa réalité culturelle
Malgré leur caractère universel, les genres produisent des récits ancrés dans une culture singulière. Cette relation au contexte est essentielle pour aborder correctement ce type de littérature.
3 • Ses applications contemporaines
De tout temps, les récits de la littérature orale ont permis à des communautés de se distraire, mais aussi de transmettre des codes, des valeurs, des représentations, des logiques symboliques fondatrices de la cohésion sociale du groupe. Aujourd’hui encore cette littérature peut avoir des fonctions bénéfiques multiples.
4 • Sa dimension artistique
La diffusion du « néocontage » à partir des années 1980 a développé la figure d’un conteur de nouvelle génération qui, tout en prenant en compte la performance de son spectacle, n’oublie pas les racines auxquelles il puise pour réaliser son travail.
L’offre de formation du CMLO vous propose d’approfondir chacune de ces dimensions selon vos objectifs personnels, professionnels ou institutionnels.