Dictionnaire de la Littérature Orale
Nasredinn Hodja
Charmant personnage aux contours mythiques, il aurait vécu en Turquie, dans la ville d’Akşehir, il y a environ six siècles.
Sur lui, on raconte des histoires, regorgeant souvent de malice et ironie, qui courent plaines et monts de toute l’Asie. Des Balkans à la Mongolie, sa joyeuse sagesse nous apprend à découvrir les différentes facettes du monde. En Turquie, les racines dans la littérature orale du Pays Anatolien se nourrissent de Nasreddin, dont milles anecdotes parsèment la tradition orale.
Nasr Eddin Hodja (prononciation en alphabet IPA /ˈhod͡ʒa/), dont l’orthographe varie en fonction des translittérations et de traditions culturelles, peut s’appeller également Nasreddin ou Nasreddine (en arabe : نصرالدین جحا et en persan : خواجه نصرالدین).
Personnage mythique qui peuple la littérature orale de tradition musulmane, Nasreddin mêle constamment ironie et sagesse dans ses multiples aventures et mésaventures.
Au-delà de l’aura mythique et de son ubiquité, historiquement, il serait un philosophe d’origine turque, probablement né en 1208 à Sivrihisar et décédé en 1284 à Akşehir.
Bien des peuples se disputent ses origines, car ses aventures sont célébrées en beaucoup de langues d’Asie et des Balkans (du serbo-croate au persan, sans compter le turc, l’arabe, le grec, le russe…pour ne pas citer que les plus rependus).
Ses aventures dépassent les frontières et comme tout objet de la littérature orale transmis dans les siècles au-delà des étendues des plaines et des traversées des mers, il garde des topoïs recurrants tout en se déclinant selon les spécificités culturelles et sociétales de chaque terre.
Son personnage se confond avec Joha d’origine magrebine, Jha, Djha ou Djouha Djeha qui vient d’Algerie. À vrai dire, le personnage de Joha (qui en Égypte prend le nom de Goha, devient en Turquie Nasrettin Hoca avant qu’on entende parler de Nasr Eddin Hodja…
En Afghanistan, Iran et Azerbaïdjan, il est plutôt connu sous le nom de Mollah Nasreddin, alors qu’en Asie centrale, en s’appuyant sur le mot turc pour designer un « monsieur », efendi, devient Appendi.
Peu importe le nom avec lequel il est désigné et le Pays dans lequel avance, on raconte à propos de Nasreddin des aventures semblables avec des situation recourrantes.
La structure des histoires dans lequel on le retrouve est pour la plupart celle d’une histoire courte, où les composant moraux sont aussi présent que le divertissement et l’ironie.