Paul Delarue
Spécialiste mondialement reconnu du conte populaire, il est notamment l’auteur et l’initiateur de l’ouvrage Le conte populaire français, catalogue raisonné des versions de France et des pays de langue française d’outre-mer.
Né le 20 mai 1889 à Saint-Didier (Nièvre) et mort le 25 juillet 1956 à Autun(Saône-et-Loire) est un folkloriste français.
Il est notamment l’auteur et l’initiateur de l’ouvrage Le conte populaire français, catalogue raisonné des versions de France et des pays de langue française d’outre-mer, structuré sur le modèle de la classification Aarne-Thompson. Le premier tome est paru en 1957, quelques mois après sa mort. L’entreprise, prévue sur plusieurs tomes, a été continuée par Marie-Louise Tenèze.
Après s’être intéressé à la flore, il s’est livré à un patient travail sur les manuscrits du folkloriste nivernais Achille Millien qu’il a longuement étudiés et retranscrits, tout en menant, entre 1933 et 1936, ses propres enquêtes auprès des habitants de la Nièvre où il exerçait le métier d’instituteur (à Saint-Léger-des-Vignes, puis à Montsauche et à Vauzelles) avant de s’installer dans la région parisienne.
Paul Delarue a dirigé la commission folklore de la Ligue de l’Enseignement (1946-1953) ; il a été vice-président de la Société d’Ethnographie Française et membre du Comité directeur de la Fédération Folklorique d’Île-de-France.
Son fils Georges Delarue (né en 1926) a poursuivi son œuvre en éditant les Chansons populaires du Nivernais et du Morvan (7 volumes).
Saisir l’oeuvre de Paul Delarue, l’auteur du catalogue des contes populaires français, c’est envisager le processus qui a conduit à légitimer la tradition orale dans la composition des contes. L’itinéraire de Paul Delarue articule trois domaines: l’éducation qui passe par son métier d’instituteur engagé dans le syndicalisme enseignant et l’éducation populaire, la botanique et l’étude du conte. Nous en montrons l’interaction dans le formation du folkloriste comme dans la signification d’une oeuvre où « conte », « enfance », « école » et « éducation populaire » sont intimement liés. Travailleur infatigable, il affine sa connaissance du conte oral, de sa collecte et de sa transcription dans le patient traitement des manuscrits d’Achille Milien qui forment la base du Conte populaire français commencé en 1946 et poursuivi à ce jour. Mais, c’est au travers de l’édition de deux recueils pour enfants, L’Amour des trois oranges et Incarnat blanc et or et dans l’étude des sources orales du Petit Chaperon rouge de Charles Perrault que se dévoile la portée théorique de cette oeuvre qui constitue une rupture épistémologique dans l’étude du conte: désormais il s’agira de considérer l’ensemble des versions d’un conte, orales ou littéraires, de les comparare entre elles, d’en apprécier les variations afin de parvenir à une connaissance intime du conte plutôt que d’en rechercher de chimériques origines ou de lui infliger des interprétations fantaisistes.