Mémoires et fondements des identités individuelles et collectives
Depuis février 2006, le CMLO, au travers du séminaire MOTI (Mémoires Orales Territoriales et Immigration), tente de repérer et d’analyser les interactions mémorielles orales entre autochtones et allochtones. Ce travail se base sur des observations et des enquêtes concernant un territoire limité à l’ancien bassin minier d’Alès et de la Grand-Combe.
L’objectif de cette recherche est de déterminer les difficultés d’intercompréhension des populations qui résident sur ce territoire, mais aussi de démontrer que « chaque territoire fonde des propres qualités singulières d’accueil ».
Notre recherche prend donc en compte autant la transmission des mémoires locales que celles concernant les mémoires des populations immigrées.
Lors des 6 premiers séminaires et des Rencontres d’avril 2006, nous avons :
– revisité les concepts sur lesquels se fonde notre recherche (séminaires 1 et 2 et Rencontres d’avril),
– exploré les espaces et les temps durant lesquels les transferts des mémoires se réalisaient (séminaire 3),
– étudié les structures langagières supports aux transferts des mémoires (séminaires 4-5-6).
Pour le séminaire 7, nous nous concentrerons sur l’importance de ces interactions mémorielles dans les processus d’identification des individus ou des groupes que ceux-ci soient autochtones ou allochtones.
Durant ces deux jours, nous tenterons d’éclairer le « processus d’identification » qui a été très débattu durant ces dernières années (voir l’évocation de « concept mou » par Claude Lévi-Strauss qui nous valut l’organisation d’un précieux séminaire interdisciplinaire) et de le rapprocher de celui de mémoire à partir du travail de Joël Candau.
Dans un deuxième temps, nous explorerons les processus de construction identitaire propres aux territoires concernés et les difficultés rencontrées par les personnes immigrées pour fonder leurs identités individuelles et de groupe sur ce même territoire. Nous tenterons enfin de déterminer si des conflits de mémoire sont repérables entre les populations immigrées et les personnes autochtones.
Comme lors des séminaires suivants, une proposition d’enquête complémentaire sera structurée à partir de nos réflexions.