Dictionnaire de la Littérature Orale
Néo-contage
Le renouveau de cet art ancestral s’impose dans le domaine de la littérature orale à partir des années 80, en prenant des formes nouvelles qui, tout en se nourrissant d’une tradition riche, aboutissent à un mouvement pouvant être défini comme néo-contage.
Depuis le milieu des années 1950 sur le continent américain et au milieu des années 1960 dans la vieille Europe, les conteurs se sont organisés dans une nouvelle mouvance.
La tradition orale, très liée à un monde rural en pleine transformation, a laissé place à une tradition de l’oralisation inscrite dans l’urbain.
Là où le livre n’avait eu qu’une importance relative dans la transmission du répertoire, voici qu’il se positionnait au centre de la transmission des récits oraux, devenait populaires.
Les collecteurs, les folkloristes, les ethnologues avaient déjà largement contribué au passage de l’oral à l’écrit, en réécrivant, ou transcrivant les récits entendus de vive voix ou reçus dans des correspondances. C’étaient, en partie, ces mêmes récits que l’on allait retrouver à la source du renouveau du conte. Car pour beaucoup de conteurs de ce renouveau, les contes étaient avant tout des objets littéraires qu’il fallait réinscrire dans une oralité.
Des hommes de théâtre, des chanteurs, des poètes, mais aussi quelques porteurs de traditions, ou des animateurs, des bibliothécaires devenaient des nouveaux conteurs, convaincus que ces récits étaient assez importants pour ne pas être oubliés.
En 1989, le mouvement a pris assez d’ampleur pour que les scientifiques s’interrogent sur son origine et sur ses raisons d’être. Le CNRS à l’initiative de Geneviève Calame-Griaule organise un important colloque où des conteurs, des chercheurs, des animateurs… se retrouvent pour exprimer les motivations qui les inscrivent dans ce mouvement.